Ca y est, l’idée de devenir indépendant ou de créer une entreprise a germé dans votre esprit. Reste maintenant à concevoir votre projet puis à vous décider définitivement de vous lancer. Quelle belle aventure ! Ne dit-on pas d’ailleurs que c’est « en dehors de la zone de confort que se passent les choses les plus intéressantes ? » Certes, mais attention. Rassurez-vous de suite, nous n’allons pas briser vos espoirs naissants d’entrepreneuriat, loin de là, mais plutôt vous livrer une série de 10 erreurs fréquentes des débuts que nous rencontrons dans nos formations et coachings sur le sujet. Vous êtes prêts ? Allons-y.
ERREUR N° 1 : Ne définir ni stratégie, ni objectifs.
Quelle que soit l’activité et la taille de votre entreprise, définir une stratégie détaillée vous permettra d’aborder le marché de manière construite et vous évitera de vous disperser les premiers mois, phénomène autant courant… que dangereux ! Se fixer des objectifs mensuels vous aidera ensuite à garder la ligne définie et à mesurer vos progrès, comme à détecter rapidement vos points d’amélioration.
ERREUR N° 2 : Sous-estimer l’inertie du début.
Attention ! Malgré toute l’objectivité de la préparation et les scénarios imaginés, la phase de démarrage, et donc d’inertie financière, est souvent plus longue que prévue. Il s’agit en effet d’une des plus courantes imprécision d’estimation que nous rencontrons et présentant un risque important d’échec du projet. Ainsi, une fois n’est pas coutume, soyez pessimistes dans vos projections de la première année ! Prévoyez ainsi une réserve financière suffisante pour absorber cette inertie (=le nombre de mois sans ou avec des revenus partiels). Vous en conviendrez, il serait trop bête de devoir renoncer à votre projet avant même de lui avoir laissé le temps de germer.
ERREUR N° 3 : Négliger l’administration.
Prévoyez dans votre projet de quelle manière vous gérerez votre administration, tenue comptable y compris. Car une fois pris dans votre démarrage commercial, ces aspects risquent fort de passer à la trappe rapidement… mais reviendront à vous tel un boomerang, au plus tard au moment de votre déclaration fiscale ou lors de demandes de l’administration. Rien n’est plus désagréable que de devoir remonter le temps dans l’administratif. Demeurez toujours bien à jour sur ce sujet, soyez réactifs aux demandes des différentes administrations et proactifs aussi souvent que possible.
ERREUR N° 4 : Démarrer avec des prix (très) bas.
La tentation est grande de proposer des produits ou services à un prix faible, pour espérer capter rapidement des clients. Attention, ne vous sous-vendez pas, votre travail a un prix ! Pensez également qu’augmenter vos prix 6 mois après le démarrage, car rattrapé par la réalité économique, sera mal perçu. Pensez aussi qu’un produit ou service, même de bonne qualité, a la fâcheuse tendance à être douteux si il est valorisé trop faiblement (achèteriez-vous sans crainte une voiture neuve avec un discount inexpliqué de 50% ?). Positionnez-vous ainsi dans une gamme de prix correcte, ni trop haute, ni trop basse, sur la base de votre étude de marché. Vous voulez séduire vos nouveaux clients ? Ajoutez de la valeur dans vos prestations plutôt que baisser vos prix !
ERREUR N° 5 : Mal se connaître.
Vous avez bien lu. Ne pas connaître ses forces et potentiels d’amélioration vous fera d’une part courir des risques et d’autre part vous fera passer à côté d’opportunités. Etablissez une matrice SWOT qui identifiera vos forces (=je fais levier dessus) et faiblesses (=je les corrige), comme les opportunités (=je les capte) et menaces (=je m’y désensibilise) de votre marché. Idéalement, reproduisez 1x par an l’exercice et tirez les enseignements qu’il convient. Vous pouvez également recourir à des tests de personnalité pour préciser votre profil. Vous doutez de votre auto-évaluation ? Sollicitez l’avis de personnes vous connaissant bien. Vous en apprendrez peut-être encore plus sur vous-même !
ERREUR N° 6 : Avoir un (très) grand client.
Bien entendu, la situation est -ou serait- confortable. Mais attention, à plus de ~25% de chiffre d’affaires sur un seul et même client, vous devenez captif et engrangez un risque de difficultés si ce client venait à revoir votre collaboration. Ne réduisez bien entendu pas la relation avec ce client, mais développez les autres pour faire varier la proportion du risque sur l’ensemble de votre chiffre d’affaires et donc vous désensibiliser à ce client important.
ERREUR N° 7 : Pas de business plan.
Personne ne vous demande un business plan ? C’est possible. Prenez toutefois le temps nécessaire de l’établir. Il vous aidera à vous poser les bonnes questions… et à y répondre ! Vous reprenez une activité existante qui fonctionnait bien ? A plus forte raison… ce qui fonctionnait hier peut ne plus fonctionner demain. Cette phrase est d’autant plus réaliste aujourd’hui qu’il y a 10 ans ! Dernier argument si vous doutez jusqu’ici de la nécessité du business plan : construiriez-vous une maison sans avoir fait de plan, et en donnant de vagues indications au chef de chantier ? Non bien sûr ! Créer une entreprise sans business plan équivaut justement à construire une maison sans plan… Attention aux surprises, malfaçons et déceptions !
ERREUR N° 8 : Limiter la communication.
Une présence virtuelle (internet voire réseaux sociaux selon nature du projet) paraît indiscutablement nécessaire, quelle que soit votre activité. Pensez à maintenir une image la plus « propre » possible et toujours actuelle ; parlez de vos produits et prestations, montrez des exemples de réalisations, amenez de la valeur à vos visiteurs pour les inciter à en savoir plus, et donc à devenir votre client. Communiquez avec vos clients et prospects autant que possible et avec des contenus adaptés à leurs attentes. Tout est clair pour vous au niveau de votre offre, cela est normal. Pour le prospect ou le client… peut-être pas, ne l’oubliez pas !
ERREUR N° 9 : Négliger le réseautage.
Nous évoluons aujourd’hui dans un monde hyperconnecté et sous l’abondance d’offres, contexte dans lequel les repères ne sont plus forcément évidents. La relation personnelle, et donc le réseautage, n’ont ainsi jamais été autant actuels et nécessaires pour se faire connaître, gagner en visibilité et être reconnu dans son domaine de compétences. Rejoignez ainsi des associations professionnelles, groupement d’intérêts ou réseaux d’affaires ! Attention sur ce sujet, le réseautage fonctionne toujours sur le principe de « donner pour recevoir », le tout dans une logique à long terme. Rien ne sert ainsi de vous rendre à un événement en vous focalisant sur le fait de vendre à tout prix, vous auriez tout faux et passeriez très vite pour une personne à éviter. Partez plutôt dans l’esprit de rencontrer des gens, tisser des liens personnels, et d’amener si possible quelque chose à votre interlocuteur (peut-être un contact, une information, une idée, une possibilité de partenariat etc). Et laissez faire ensuite la magie du réseautage !
ERREUR N° 10 : Négliger ses risques.
Soyez paranoïaques… pour la bonne cause ! Au début de votre projet, puis 1x par an, inventoriez tous les risques possibles vous planant au-dessus. De l’accident de ski au vol de données, en passant par l’arrivée d’un concurrent imposant, imaginez le pire, réfléchissez à la parade à donner sur le moment, comme aux mesures pouvant vous désensibiliser à ce risque. Mieux préparé à la survenance du risque, vous en limiterez drastiquement les effets !
Bravo, si vous êtes à cette ligne de l’article, cela sous-entend que vous avez pris le temps de lire ces 10 erreurs fréquentes à éviter. Bien sûr, ce contenu n’a pas la prétention d’être exhaustif mais vous permettra d’imaginer ou démarrer votre projet dans de bonnes conditions.
En savoir plus ? Nous accompagnons nombre de futures et nouvelles entreprises, de l’activité indépendante partielle et locale à l’entreprise ambitieuse à large spectre, par coaching et formations sur le sujet. Nous vous recommandons tout particulièrement le suivi de notre formation très appréciée « Devenir indépendant » en une demi-journée ou 2 soirées, disponibles dans toutes les régions de Suisse romande. Toutes les infos et dates sur notre site internet (formations à la carte -> Devenir indépendant).
« N’allez pas où le chemin vous mène. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace.» Ralph Emerson, 1803-1882, philosophe et poète américain.
Patrik Roulin / patrik.roulin@rpsolutions.ch / +41 79 933 61 09
RP Solutions SA